Quelques startups du sport qui ont marqué l’année 2016

Le sport est le loisir préféré des Français. Plus d’une personne sur quatre le classe en tête de ses passe-temps favoris, devant la lecture, la télévision ou encore la musique. Et les occasions n’ont pas manqué de faire et parler sport cette année. Entre les nombreux grands évènements sportifs organisés (EURO 2016, Jeux Olympiques..) et la confirmation de certaines tendances naissantes dans l’industrie du sport (e-sport, réalité virtuelle), les startups ont profité une fois de plus de cet engouement pour investir massivement ce marché estimé à plus de 37 milliards d’euros en France. Focus sur des startups françaises qui révolutionnent le sport sur leur marché.

Sport Heroes Group et le levier de la récompense

Comment réussir à se motiver pour faire du sport quand il fait froid, quand on a un emploi du temps chargé ou quand on ne trouve pas de partenaire ? Cette problématique, nous l’avons tous rencontré au moins une fois. Et Sport Heroes a trouvé une solution imparable. Elle a eu l’idée de gratifier les coureurs en fonction des performances sportives réalisées. Des points sont attribués en fonction de la performance et vont permettre d’accéder à des bons d’achats ou réductions auprès des nombreuses marques partenaires. Au départ lancé sur le running, le concept s’est très vite étendu à d’autres pratiques populaires et grands publics avec le cyclisme puis le ski.  Signe de sa bonne vitalité, la startup, en partenariat avec groupe So Press, vient de sortir son premier magazine The Running Heroes Society, un bi-annuel haut de gamme, qui raconte ce phénomène de société qu’est devenu le running.

 

Aujourd’hui, avec un bureau à Sydney, un à Londres et un autre à New York, la startup s’est déployée à l’international en seulement deux ans. Et les bénéfices dépassent celles du sportif puisque la startup a lancé plusieurs challenges de récoltes de fonds qui se sont avérés payants. Ainsi elle a développé en partenariat avec de grandes entreprises ou associations des challenges afin de récolter des fonds pour des associations ou fondations. Cette année, ce sont près de 6 000 sportifs à travers 55 pays qui ont permis de récolter près de 155 000 euros pour l’Unicef. Lors du Kettler challenge 2016, la startup a permis au grand public de soutenir l’association Etoile de Martin. Les entreprises se sont multipliées au point de créer une entité dédiée aux entreprises « United Heroes ».

Voyager en faisant du sport grâce à Holodia

Après internet et les réseaux sociaux, voici la troisième révolution informatique, celle qui devrait changer notre quotidien rapidement; la réalité virtuelle. Holodia a eu l’idée de révolutionner la pratique du sport en salle. A partir d’un casque où est adapté un simple smartphone, Holodia conçoit un scénario comme on invente un jeu vidéo ; du dessin numérique à sa modélisation en 3D. L’environnement créé est ensuite adapté sur un rameur. Quand on est dans la réalité virtuelle, on veut se déplacer donc il faut pouvoir faire du surplace, la machine de fitness rend ce service et dans le fitness en salle, généralement on s’ennuie, la réalité virtuelle permet d’agrémenter la séance. Ainsi, vous vous retrouvez plongé en train de faire du rameur sur le fleuve amazone ou sur les canaux de la petite France. Mais elle a également déployée cette solution sur d’autres machines de fitness; ainsi vous pourrez faire du vélo sur l’ancienne cité de Babylone, dans le grand canyon, ou courir dans New York.

 

Et ne pensez pas que la réalité virtuelle va vous isoler puisque un environnement multijoueur sera bientôt disponible pour faire du sport avec ses amis et challenger d’autres sportifs. On appelle cela « l’exergaming », mélange de sport et de jeu vidéo. Un côté ludique qui permet de se fatiguer sans même s’en rendre compte. De quoi mettre les plus récalcitrants au sport. Holodia a déjà reçu des demandes de nombreuses salles de sport, en France et à l’étranger. « Le produit a été lancé début mai, et nous avons déjà de nombreuses demandes de salles de sport en France et un peu partout en Europe. Récemment, nous avons même reçu des demandes du Kazakhstan ou encore de la Chine » détaille Kemal Evrim, un des membres de l’entreprise pour le journal L’Equipe.

Comparer ses performances aux sportifs de haut niveau avec Piq

Le monde du sport est en train d’évoluer, la data est devenue un élément indissociable de la pratique sportive. PIQ c’est l’intersection du sport et de la technologie. A travers son capteur multisports, PIQ enrichit le sport de nouvelles données. Son ambition est d’inciter à pratiquer plus de sports et plus souvent, tout en apportant une réelle dimension de plaisir. Son marché c’est travailler avec des grandes marques de sport. Ils ont lancé le tennis avec Babolat, le ski avec Rossignol et c’est 24 sports qui à terme devraient être lancés.

 

Le capteur multisports PIQ est ainsi vendu avec un accessoire, pour pouvoir être fixé  à l’endroit idéal pour la collecte des données du sport concerné, et avec une application dédiée par sport qui permet à son utilisateur de suivre ses performances et de les partager sur les réseaux sociaux. Une fois que l’on est en possession du capteur PIQ, on peut acheter n’importe quel accessoire correspondant au sport que l’on souhaite pratiquer. Récemment, la startup a décidé d’aller plus loin dans l’expérience utilisateur puisqu’elle a intégré au sein de son application un système d’intelligence artificielle appelé Gaia, système d’apprentissage automatique lui permettant d’apprendre à apprendre et de continuer à développer son intelligence.

Cette intelligence de machine-learning multi-algorithmiques est désormais capable de comprendre et d’analyser les nuances microscopiques des gestes sportifs – et son analyse s’affine sans cesse, jour après jour. Cette technologie permet au sportif, non plus simplement de mesurer sa performance, mais d’être accompagné en bénéficiant de conseils personnalisés pour arriver à la victoire.

Créée il y a deux ans, la société a déjà levé près de 13 millions d’euros et emploie 67 personnes. Avec PIQ, c’est l’expérience même du sport qui est réinventée.

Plongez dans les stades avec Pacifa Décision

S’il y a bien une startup qui fait son bonhomme de chemin sans faire de bruit c’est bien Pacifa Décision. Leader européen de la billetterie en ligne interactive en 3D, la startup représente près de 2 millions de sièges on-line sur plus de 100 références en Europe dont les tops clubs européens (Réal Madrid, Paris-Saint-Germain, Olympique Lyonnais…) et de nombreuses institutions (FFF, FIBA Europe, Roland Garros…).

 

Au départ conçue pour optimiser l’utilisation du personnel et le contrôle des foules, la modélisation 3D a très vite permis de répondre à de nouvelles problématiques en matière de billetterie, de communication et de sécurité. Elle offre aux sponsors et aux supporters une expérience immersive au sein des enceintes sportives,  permettant de choisir sa place avant son achat en simulant l’angle de vue à partir du fauteuil sélectionné. Depuis une vue aérienne de la structure, il est possible de naviguer dans chacun des espaces et d’y découvrir de nombreuses informations (menu des restaurants, historique de certains espaces…), un outil innovant pour présenter, séduire et déclencher la vente sur les différents espaces. Elle offre aux gestionnaires de sites des outils en matière de sécurité et de gestion des effectifs qui permettent d’optimiser la gestion de la sécurité pendant de grands événements. Ainsi, leur solution permet de visionner la situation en temps réel en 3D, d’optimiser les effectifs au besoin, ou encore d’anticiper certains incidents. Un moyen d’aider en temps réel les directeurs de sécurité ou superviseurs de secteurs à gérer plus facilement les flux de spectateurs pendant le match et les informe d’éventuelles failles dans le dispositif de sécurité.

Pacifa Décision, c’est 18 employés et la volonté d’investir dès 2017 le marché américain.

Faites des économies avec La centrale du sport

En 2016, 39 % des français donnent du temps pour les autres. Un chiffre qui depuis 2013 ne cesse de progresser si l’on en croit l’enquête publiée par France Bénévolat. Sans le travail gratuit apporté par les millions de bénévoles aux associations sportives en Europe, le sport n’aurait pas pu se démocratiser pour être pratiqué en France par 32% de la population, 47% en Irlande ou 70% en Finlande.

En France, une startup a décidé de soutenir les clubs et associations en leur proposant  le premier comparateur d’offres en équipements sportifs. La Centrale du Sport permet ainsi aux acteurs qui font vivre le sport au niveau local (clubs, collectivités, bureaux des sports…) d’obtenir les meilleures offres en équipements en un seul clic. La volonté des trois fondateurs, Kevin, Adrien et Mickaël est d’apporter à ce monde amateur une solution simple et innovante, facilitant le processus de commande et optimisant les budgets des clubs ou autres entités sportives.  « Nous nous engageons auprès de nos utilisateurs à trouver les meilleures offres en 48h auprès de nos revendeurs partenaires. Nous automatisons entièrement le processus de demande de devis, de consultation des offres, de commande et de livraison. Nous apportons une solution innovante et gratuite permettant à un club de faire des économies sur son budget équipement. » précise Kevin Fournier, l’un des trois fondateurs.

 

En 2016, la startup affiche des chiffres plus que prometteurs, puisqu’elle enregistre une croissance mensuelle de 120% depuis juin 2016 et comprend sur sa plateforme plus de 10 000 références produits pour 35 marques de sport répertoriées. L’année 2017 qui attend la startup devrait être important puisqu’elle s’apprête à finaliser une levée de fonds qui devrait permettre de renforcer l’équipe et l’offre sur sa plateforme web

Devenez plus performant sur votre vélo grâce à Airéka

Airéka est le dispositif high-tech pour cyclistes et triathlètes qui souhaitent améliorer leurs performances sportives.  La startup, récompensée au concours Sport Tech 2016, a développé un capteur d’aérodynamisme révolutionnaire qui est simple, précis, fiable et surtout abordable pour tous. Même si s’entrainer rigoureusement s’avère indispensable pour prétendre à performer, le matériel utilisé doit être sélectionné assidûment.

 

En effet, en cyclisme, le rapport poids-puissance ou les forces de frottement et de pénétration dans l’air impactent directement sur la performance. S’engage alors une course à celui qui sera le plus profilé, qui aura le moins de résistance dans l’air. Il s’avère donc indispensable de mesurer ces critères précisément. Or, on peut aujourd’hui mesurer le poids grâce à une balance, la puissance grâce à des capteurs de puissance disponibles sur le marché mais l’aérodynamisme devient plus compliqué à mesurer. Et c’est là qu’intervient Airéka. Plutôt que de passer en soufflerie, chose non évidente pour les sportifs amateurs, elle a développé un capteur, qui calcule, grâce à un algorithme, sur un kilomètre, la posture sur le vélo et le temps perdu en rapport avec la puissance dégagée. A chaque kilomètre les données sont actualisées suivant les changements de posture du cycliste.

Airéka est en cours de déploiement auprès d’une dizaine de bêta-testeurs et sera commercialisé au deuxième semestre 2017.

World Gaming Federation, le data center du e-sport

Des dizaines de milliers de spectateurs, des cris et applaudissements en continue, des stars ovationnées dans une ambiance électrique, le jeu vidéo n’a plus rien à envier aux plus grandes compétitions internationales. L’e-sport aujourd’hui, tout le monde en parle, tout le monde en veut, au point qu’un projet de loi pour la reconnaissance de l’e-sport fut adopté au parlement en mai dernier. Depuis, les compétitions et l’engouement se multiplient.

Une startup surf sur cette vague, c’est World Gaming Federation.  WGF a créé une plateforme qui collecte les données des joueurs à l’international et permettre ainsi à l’écosystème de se développer. Pour les éditeurs, les aider à lancer des jeux sur les bonnes plateformes et toucher les bons joueurs, permettre aux marques de mieux comprendre le domaine du jeu vidéo, de la compétition et potentiellement de pouvoir s’y investir financièrement. Et cela passe notamment par le rapprochement avec les organisateurs d’évènements. Dernier exemple ne date, l’EURO 2016 qui s’est déroulé en France, la startup a créé la compétition officielle virtuelle de l’UEFA EURO 2016 à la fois sur les « fan zone » mais également à travers une grande compétition online qui a réuni en Europe plus de 1000 joueurs.

 

Pour la startup, l’esport est un moyen de redynamiser les enceintes sportives et permettre aux clubs de toucher un public jeune. Ramener les jeunes au stade, c’est ce qu’elle a très bien fait lors de la première édition du  « Versus Stadium » organisée au stade Jean Bouin. Des initiatives similaires vont se multiplier dans les prochains mois et faciliter le rapprochement de l’esport et du sport traditionnel.

Mojjo révolutionne la pratique du tennis

Dans le tennis, il y a une startup qu’il faut suivre, c’est bien Mojjo. La startup propose une expérience radicalement innovante d’analyse et de replay de matchs de tennis. Désormais les données ne sont plus réservées aux sportifs de haut niveau. Mojjo démocratise l’analyse de matchs en temps réel et offre des outils hauts niveau pour les joueurs amateurs soucieux de se perfectionner.

 

Une caméra et une borne tactile sont installées au bord du terrain et permettent aux joueurs de filmer leur match. A la fin du match, une feuille de statistique est disponible ainsi qu’ une vidéo du match sans tous les temps morts. En un clic, chaque joueur aura accès à toutes les données sur son match (lieu d’impact de la balle, fréquence des coups, coups gagnants…) et pourra partager un point sur les réseaux sociaux, débriefer avec son coach.

Mojjo a reçu pour cela le soutien d’un ancien sportif de haut niveau, Fabrice Santoro qui a souhaité apporté tout son savoir-faire sur comment optimiser la solution pour répondre le plus précisément possible aux besoins des joueurs de tennis. Une expérience supplémentaire à destination des joueurs mais plus largement des fans de tennis puisque Mojjo s’est associée avec la Fédération Française de Tennis pour développer un concept de visualisation augmentée et expérience de replay interactif pour les tournois et les clubs. Ainsi elle a annoncé récemment le « playeur vidéo « Roland Garros powered by Mojjo » pour Roland-Garros 2017. Roland-Garros enfin innovant sur la scène des Grand Chelems sera ainsi le premier tournoi de tennis au monde à offrir ce dispositif enrichi.

Seaters, pour que chaque fan puisse assister au match, même à guichets fermés !

Même dans les stades annoncés complets, il y a une moyenne de 2 à 10% de places inoccupées, notamment en raison des annulations de dernières minutes, de la non-distribution des places réservées aux sponsors et de la non-vente des places réservées aux organisateurs. Résultat, un manque à gagner et une impression de vide qui envoie un message négatif lors des retransmissions télés. Seaters est une startup qui a imaginé une solution globale permettant aux organisateurs et sponsors d’événements sportifs et musicaux d’optimaliser leur taux d’occupation.

 

Fondée en 2014, elle permet au grand public d’avoir accès aux places non utilisées des sponsors et des organisateurs. Les personnes intéressées s’inscrivent sur une liste d’attente mise en place par Seaters, peuvent connaître leur pourcentage de chances d’assister à l’évènement, et sont contactées si l’application parvient à trouver les fameux « empty seats ».

L’année 2016 a constitué l’année de la confirmation pour Seaters. Récompensée lors Trophées Sporsora avec le Trophée d’Or dans la catégorie Innovation Editorial et Digitale, elle est désormais présente à New-York, Londres, Bruxelles et Paris. En novembre, elle vient de finaliser une levée de 3 millions d’euros pour s’étendre dans toute l’Europe. Preuve de cet intérêt croissant au-delà de nos frontières, elle vient de signer avec l’opérateur de télécommunications néerlandais KPN pour communiquer sa solution auprès de tous ses clients. Et bientôt, la startup compte investir le monde de l’entreprise puisqu’elle va lancer en 2017 son offre « Seaters Learn » pour optimiser le remplissage des formations professionnelles.

E-Cotiz, la solution en ligne de gestion des cotisations pour simplifier la vie des associations sportives !

Pour beaucoup, la rentrée associative constitue un casse-tête administratif pour les renouvellements ou nouvelles adhésions.

En Juin 2014, Jauffray Dunyach décide d’y mettre fin pour les associations sportives en créant E-Cotiz, une plateforme qui permet aux clubs de sport de collecter des inscriptions et des paiements directement en ligne. Les membres peuvent alors adhérer et payer en ligne sans avoir à se déplacer ou à imprimer les documents nécessaires.Pour les clubs, les bénévoles n’ont plus de dossiers à traiter et récoltent des paiements en quelques clics sans se déplacer à la banque.Fin 2015, la startup avait déjà séduit 1000 associations, dont 900 dans le domaine du sport.

Un an plus tard, la société affiche une croissance de clientèle de 320%, compte 500 000 utilisateurs et recense 35 pratiques sportives représentées sur la solution. Cela fait partie des raisons pour lesquelles S-money, filiale du groupe BPCE, a fait confiance à la startup en rachetant 55% de ses parts. Une action peu anodine, puisque S-money a racheté, quelques semaines auparavant, lepotcommun.fr (cagnotte en ligne) ainsi que Depopass (pour les transactions automobiles).

Pour 2017, E-Cotiz ambitionne de devenir la solution de référence pour la gestion des flux financiers des associations françaises.