Et si le sport devenait éco-responsable ?
Mettre en place des pratiques éco-responsables dans le domaine du sport est une nécessité face aux enjeux environnementaux actuels. Comment le sport peut-il prendre toute sa place dans la logique de développement durable ? Comment mieux maitriser les ressources et les énergies dont nous disposons aujourd’hui et faire face à la multiplication du nombre de pratiquants et à l’essor de nouveaux sports et de nouvelles technologies ?
S’imposer de nouvelles habitudes de pratiques
Le passionné de surf fait parfois des kilomètres pour trouver le meilleur spot, l’organisateur d’évènements sportifs déploie des écrans par dizaine ou le bénévole dans son club souhaite tout avoir sur papier… Ces comportements, nos comportements, ont un impact direct sur l’environnement. Mais il existe aujourd’hui des solutions alternatives qui nous permettent de le préserver, tout en gagnant en performance… et bien souvent en économisant.
E-Cotiz travaille en ce sens : elle propose aux associations sportives une solution de gestion des cotisations en ligne. Avec 63 millions de pages imprimées pour les dossiers d’inscription et près de 34 millions de kilomètres parcourus pour déposer à la banque les chèques récupérés, les associations dépensent énormément de temps, d’énergie et de papier à cette nécessité administrative. Des contraintes qui sont désormais limitées grâce à cette solution digitale éco-responsable avec laquelle tout se fait sur son ordinateur.
En France, un déplacement automobile sur 4 est inférieur à 1km. Afin de se rendre à l’entrainement ou au stade pour suivre son équipe préférée, des solutions d’éco-mobilité existent. Vélo, solowheel, trottinette électrique ou encore oxboard sont autant d’alternatives pour allier sport, transport et économies. Et si vous craigniez le vol de votre vélo, la startup Connected Cycle a la solution. Elle a développé la première pédale connectée qui fait office d’antivol et de tracker d’activité. Elle mesure votre activité physique et vous garantit de retrouver votre vélo en toute circonstance via son application mobile. Aujourd’hui, avec l’essor des capteurs intégrés, les données générées permettent de connaitre les habitudes de parcours des cyclistes. Et ainsi aux collectivités d’adapter l’urbanisme aux besoins des pratiquants ?
Développer des matériaux éco-responsables
Une pratique sportive éco-responsable nécessite la fabrication et la commercialisation de matériaux écologiques performants de la part des équipementiers. Un chemin qui est en train d’être parcouru comme en témoigne l’exemple du surf, activité jugée polluante, qui se responsabilise progressivement. Planches, wax ou encore combinaisons deviennent grâce à l’utilisation de fibre de verre, fibre de lin ou encore de caoutchouc à base de guayule, des instruments non polluants et tout aussi performants techniquement.
Cette réflexion produit va au-delà de son utilisation première puisque des startups proposent désormais une seconde vie aux matériaux sportifs en fin de vie. C’est le cas de 727Sailbags ou de 1bag1match qui développent des produits de décoration ou de bagagerie à partir de voiles 100% recyclées pour la première et de maillots de sports pour la seconde.
Innovation dans les produits, mais nécessaire innovation chez les utilisateurs, aussi. Il faut les sensibiliser à consommer de manière responsable, en leur apprenant à allonger la durée de vie de l’objet ou en le transformant pour un réemploi. C’est la mission de la première recyclerie sportive, créé par Marc Bultez. Une ambition zéro déchet motivée par une expérience passée dans l’évènementiel sportif, un secteur très touché par les problèmes environnementaux. La consommation de produits génère des déchets à traiter de manière importante et concentrée, particulièrement lors de la phase de ravitaillement pour les courses de running ou de cyclisme par exemple. En réponse, la startup Wise Pack propose une solution innovante et disruptive. Fini les bouteilles d’eau à moitié vide jetées par les sportifs, fini la prise d’eau en quantité trop importante durant l’effort, elle a développé une bille d’eau à l’emballage 100% naturel et comestible. Une méthode unique pour réduire considérablement les déchets et apporter la dose hydratante idéale au sportif.
Dans les stades de football et de rugby, c’est un nouveau type de pelouse qui est en train de se développer, avec l’émergence de solutions engazonnées. Natural Grass fait partie de ses entreprises qui repensent la performance sportive jusqu’à la pelouse elle-même. A l’origine de la technologie « Airfibr », la startup a développé une pelouse hybride éco-conçue à base de liège dont la durée de vie et la multifonctionnalité sont désormais plus importantes. Une initiative qui démontre le potentiel d’exploitation et de préservation possibles de nos ressources pour un résultat plus efficace et moins couteux.
Repenser le sport pour faire des économies
Et si vous faisiez du sport pour alléger la facture énergétique de votre maison ? C’est l’idée originale du milliardaire Manoj Bhargava qui a mis au point un vélo capable de fournir de l’électricité aux foyers qui n’en ont pas ou peu. Une démarche environnementale, solidaire et sportive qui permettra d’alimenter sa maison en électricité pendant 24 heures suite à une simple heure de « vélo d’appartement ». En effet, grâce à l’énergie mécanique déployée par l’individu, le pédalage entraine un volant d’inertie qui va faire actionner un générateur et ainsi charger une batterie. Une initiative qui laisse entrevoir de nombreuses autres réflexions à menées en matière d’exploitation de l’énergie dépensée au cours de notre activité sportive. Une salle de sport new-yorkaise transforme ainsi les efforts déployés par les clients dans le but de perdre du poids sur les vélos, en énergie propre et renouvelable. Sur le socle des bicyclettes sont placés des capteurs qui transfèrent le courant continu de 12 V produit par les sportifs à un générateur qui le transforme en courant alternatif utilisable par le club. Le courant électrique ainsi créé permet de réduire la facture électrique du bâtiment.
Nous pourrions à l’avenir envisager le développement d’un revêtement de sol qui produirait de l’énergie suite au passage des sportifs. On trouve déjà les prémices de cette expérimentation dans certaines gares ferroviaires où sous la pression des pas, des dalles produisent de l’électricité par l’intermédiaire de l’effet électromagnétique. Un système similaire vient d’être mis en place par la société Pavegen sur un terrain de football à Lagos, au Nigéria, permettant désormais de pratiquer de nuit comme en plein jour.
Une production d’électricité encore très limitée mais qui pourrait à terme rendre autonome énergiquement les espaces les plus fréquentés par les sportifs.