Le 12 janvier dernier, nous avons organisé un atelier exceptionnel en présence d’un expert du développement de marque, Gilles Bertoni, ex-DG de la Fondation du Sport, TF1 Entreprises et Roland Garros qui est venu partager son expérience et ses conseils dans la création et la valorisation d’une marque auprès des startups du sport.
Retour sur les motivations qui l’ont amené à venir partager son expérience au Tremplin.
Quelles sont les raisons qui vous ont amené à intervenir au Tremplin ?
Quand vous avez eu la chance de vivre des aventures professionnelles riches, enthousiasmantes et assez exceptionnelles, vous ressentez la mission – l’obligation ? – de transmettre. D’abord aux étudiants dans les écoles spécialisées, ce que je pratique avec infiniment d’intérêt depuis longtemps; mais aussi vers les startups, formidables pôles d’imagination en devenir, d’intelligence curieuse et de courage entrepreneurial. Or, intervenir au Tremplin, c’est avoir la chance de me confronter au corps business en mouvement de mon écosystème d’expérience, voire d’expertise !
Par ailleurs, intervenant l’année dernière au Tremplin pour la première fois, et alors que je m’y rendait sans arrière pensée et avec la simple certitude de découvrir des projets innovants et des manageurs de tempérament, j’ai été par la suite sollicité par le staff de MOJJO. Et j’avoue que, depuis, je collabore avec une immense intérêt, une émulation opérationnelle et stratégique captivante et une qualité relationnelle exemplaire : un vrai partenariat basé sur une complémentarité saine et féconde.
Quelles sont les éléments importants à retenir de votre intervention ?
Dans un univers hyperconcurrentiel et foisonnant reposant sur un écosystème en constante et très rapide évolution, il est essentiel de délivrer au(x) marché(s) et à l’ensemble des acteurs sensibilisés, et à impliquer, un message immédiat le plus clair et motivant possible ; à la fois sur le concept et sur le rôle du produit et/ou du service offerts. La marque s’impose alors naturellement comme le moteur premier de distinction, de compréhension, d’intérêt et d’attirance pour la startup et ses assets potentiels.
En tant que structure naissante (parfois carrément balbutiante !) et en devenir virtuel, la startup va devoir optimiser ses moyens de communication et sa contribution marketing ; au demeurant souvent relativement réduits en phase initiale. Le rôle de la marque sera bien au premier chef d’induire, manifester et qualifier le plus vite et automatiquement possible l’essentiel de la valorisation de la startup ; tant vis-à-vis de ses clients potentiels, de ses partenaires opérationnels et financiers nécessaires à son développement, des médias professionnels ou grand public utiles à la faire connaître, que de ses utilisateurs finaux …
Au-delà de la création d’une identité claire et de valeurs d’image ou de positionnement, naturellement attendues, il s’agit de générer une vraie notion de valeur économique et commerciale, dans une optique finale d’optimisation d’une valorisation financière et même capitalistique.
Selon vous, quelles seront les innovations qui commencent à transformer le secteur du sport ?
Le sport révèle de plus en plus ses dimensions sociales, sociétales et d’entertainment. Les acteurs en général, et les entreprises en particulier, continuent de découvrir que « le sport, c’est beaucoup plus que du sport ». Nelson Mandela n’avait-il pas dit en son temps que le sport « a la capacité de changer le monde » ? Ce fut réellement un de ses leviers essentiel pour lutter contre l’apartheid. A noter que, paradoxalement, le monde politique français révèle un retard flagrant de prise de conscience ; par exemple, aucun candidat à l’investiture présidentielle n’a, à ce jour développé un programme de vraies propositions en la matière !!!
La technologie contribue à faire évoluer tous les périmètres d’influence du sport à vitesse grand V: depuis la pédagogie d’apprentissage des pratiques sportives jusqu’aux modes de consommation médiatiques et sociales du sport, sans oublier les optimisations de revenue management. A noter que le sport est même très souvent le secteur de révélation de technologies nouvelles qui vont, ensuite, irriguer l’ensemble des modes opératoires de l’entertainment…
L’intérêt des citoyens du monde pour le gaming permet au sport virtuel de développer, à la fois, de nouvelles pratiques sportives et de promouvoir le sport physique. C’est un changement de paradigme que les instances du sport, souvent en retard de mentalité, devront assimiler rapidement. Virtual Regata en donne une illustration saisissante avec le Vendée Globe.
Les entreprises, de leur côté, continueront de s’investir de plus en plus dans le parrainage d’acteurs sportifs de tous ordres; mais dans une vraie vision de partenariat et d’investissement mutuel. Ce qui devrait persuader les structures sportives que leur intérêt est d’impliquer ces compagnies dans leur propre gouvernance – souvent défaillantes, il faut bien le noter. Meilleur moyen, non de perdre leur indépendance, mais au contraire de se nourrir des corps sociaux impliqués.
La RSE, et le mécénat au premier chef, sont aussi des supports particulièrement éligibles au sport. Véritables opportunités d’apports en citoyenneté pour les sports, comme pour leurs entreprises partenaires.