Focus sur la féminisation du sport, de la pratique à l’entrepreneuriat !

Focus sur les grandes tendances qui se profilent en faveur du sport féminin : de la sportive amatrice à l’athlète en passant par la « startupeuse ».

Le 7 mars dernier, la Maire de Paris Madame Anne HIDALGO a visité le Tremplin. Elle en a profité pour lancer, avec Madame Stéphane PALLEZ, PDG de la FDJ, la saison 2 du programme  « Les Sprinteuses ». Une semaine après, le 14 mars, le Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Monsieur Patrick KANNER a présenté officiellement la première promotion des Egéries du Sport Féminin, une initiative pour valoriser le sport féminin.

Le renouvellement du programme « Les Sprinteuses »

A la veille de la Journée internationale des droits des femmes, Anne HIDALGO et Stéphane PALLEZ ont donc annoncé, au Tremplin, le renouvellement pour une deuxième saison du programme « Les Sprinteuses ».

Au Tremplin, la Maire de Paris Madame Anne HIDALGO et Madame Stéphane PALLEZ, PDG de la FDJ, lancent officiellement la saison 2 du programme « Les Sprinteuses ».

Ce programme est parti d’un constat : 0, pour le nombre de femme fondatrice de start-up de la première promotion incubées au Tremplin.

Ainsi, avec Paris Pionnières, l’incubateur le plus mixte de Paris, il a été décidé de tenter d’y remédier en favorisant l’entrepreneuriat féminin et sportif.

De quelle manière ? Par la création d’un programme d’accélération unique, comprenant plus de 100 heures d’accompagnement individuel pendant 6 mois. Pour qui ? Tous les porteurs de projet dans le domaine du sport, qui comprennent au moins une femme parmi les fondateurs. Comment l’appeler ? Les Sprinteuses !

La première saison fut une réussite, puisque le programme a permis de suivre 3 entrepreneures :

  • Linda AÏT BOUZID avec MEET X SWEAT, le réseau de networking sportif ;
  • Sarah OURAHMOUNE avec Boxer Inside et ses cours de boxe, puis Jungle Fights et ses gants de boxe connectés ;
  • Gaëlle FRIZON DE LAMOTTE avec Oly Be, le airbnb du Yoga.
La première promotion des Sprinteuses, accompagnée de Dominique CROCHU

Pour cette dernière, le programme « a été un vrai soutien moral, technique, juridique ». Et pour ce qui est d’évoluer dans un environnement masculin, elle affirme « cela ne me fait pas peur. Par rapport au fait de créer sa société, ce n’est finalement pas très compliqué de travailler dans un environnement plutôt masculin ! » (article à retrouver ici). Suite à cette réussite, la Mairie de Paris et la FDJ, partenaires fondateurs du programme, ont donc décidé de renouveler leur soutien au programme. Bonus, 2 marraines de prestige pour cette saison :

  • D’un côté, Sarah OURAHMOUNE, vice-championne olympique à Rio et aujourd’hui alumni des Sprinteuses ;
  • De l’autre, Delphine REMY-BOUTANG, serial entrepreneure, co-fondatrice de la Journée de la Femme Digitale et sélectionnée parmi les 10 femmes Tech à suivre en 2017 selon Start Her.

Une belle initiative donc, avec une réelle aventure humaine et des objectifs challengeants : aux entrepreneures du sport, à vos candidatures, surtout que cette année, le programme sélectionnera non pas 3 mais 5 start-up !

Lancement des Egéries du sport féminin

Aujourd’hui, seul 20% des retransmissions sportives à la télévision sont dédiées au sport féminin. Pire, alors que 48% des sportifs sont des femmes, seuls 3% des investissements sponsoring sont consacrées au sport féminin.

Le 14 mars dernier, le Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick KANNER a donc lancé l’opération « Égéries du sport féminin ». Cette initiative vise à mobiliser des figures publiques du sport, des médias, de la culture et de l’entrepreneuriat afin de promouvoir le sport féminin en France. Concrètement, les égéries se rapprocheront de plusieurs clubs féminins afin de mettre en lumière leur quotidien, leurs activités, leurs réussites.

Lancement de l’opération « Les Égéries du sport féminin » par Monsieur le Ministre Patrick KANNER. Crédit photos : H.Hamon, MVJS

17 égéries ont été sélectionnées, et notamment Victoria RAVAA, Sébastien CHABAL, Delphine ERNOTTE, Raymond DOMENECH, Elisabeth BORNE et Michel CYMES. 17 égéries donc, mais également 3 start-up, qui ont gagné leur place à l’occasion d’un concours.

Il s’agit d’E-Cotiz, d’Oly Be et de Windoo, 3 start-up qui ont proposé des solutions en faveur de la féminisation du sport qui ont su convaincre le Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

Programme des Égéries du Sport, avec une part consacrée aux start-up.

Pour le Ministre M. Patrick KANNER, « il s’agit de donner corps à un principe simple : l’égalité est la valeur cardinale du sport, celle sans laquelle aucune compétition n’est possible, nous avons tous y à gagner » (article à retrouver ici).

De plus en plus de startupeuses dans le sport… et ailleurs !

Depuis la 1ère promotion du Tremplin, les choses tendent à s’améliorer. Ainsi, pour la 2ème promotion, 14% des candidatures étaient féminines.

D’ailleurs, Forbes France a récemment dévoilé un top 9 des entrepreneures à suivre dans le monde du sport. Parmi ces dernières, on retrouve notamment Linda AÏT BOUZID, Gaëlle FRIZON DE LAMOTTE, Sarah OURAHMOUNE (de la saison 1 des Sprinteuses) et Raphaele LEYENDECKER FABBRI (dont la start-up Horseee est incubée au Tremplin).

Plus généralement, de plus en plus de femmes entreprennent dans le monde du sport.

Par exemple, Laetitia PINGEL et Clémence FABRE, deux anciennes étudiantes d’HEC, ont lancé « Révèle », une marque de vêtements de sport dédiées aux femmes. Avec le soutien de Paris Pionnières, cette marque développe et commercialise de l’équipement technique renforcé type « seconde peau », spécialement conçu pour la pratique féminine de sports de contacts tels que le rugby, le handball, la boxe et le karaté. Egalement soutenue par Paris Pionnières, la start-up Zippypass, qui propose un système de pass pour faire du sport en illimité à Paris et en région parisienne.

Une initiative à souligner, celle d’Aurélie BRESSON, experte en communication et relations presse, qui a lancé « Les Sportives », un magazine consacré à 100% au sport féminin. Ce trimestrielle de 68 pages relate toutes les actualités du sport féminin mais également des rubriques très diverses, telles que des portraits, des enquêtes, des articles axés sur la santé etc. Quelle cible ? Pour la fondatrice, « c’est un contenu pour et par les femmes et les hommes qui s’intéressent au sport conjugué au féminin et qui en sont les actrices et les acteurs » (article à retrouver ici).

Extrait du numéro 4 Les Sportives Magazine (à retrouver en lien)

Autre média spécialisé dans le sport féminin : « Foot d’Elles ». Il s’agit d’un site consacré au foot féminin, fondé en 2012 par Marianne GAZEAU, PDG de Sésame.

Aujourd’hui, certaines structures fondées par des femmes deviennent quasiment incontournables dans le monde du sport. C’est le cas de l’agence de communication La Fourmi, fondée en 2008 par Céline JOBERT et Thibaut CORNET. Cette agence vise à multiplier l’audience et les revenus du sport business ; elle est notamment derrière la campagne « Fiers d’être Bleus » (Euro 2016) et « Phénoménal hand-ball » (Championnats du monde de handball de 2017).

Enfin, précisons que les entrepreneures s’organisent aussi pour s’entraider. Hormis l’incubateur Paris Pionnières, on retrouve par exemple le « Forum Jeunes Femmes et Numérique » ou bien la « Commission Femmes du Numérique » de Syntech.

On retrouve également Girls In Tech, organisation internationale fondée en 2007 à San Francisco avec l’objectif de donner plus de visibilité aux femmes spécialisées dans les nouvelles technologiques. La branche française, fondée en 2010 par Roxanne VARZA et Mounia RHKA, s’appelle aujourd’hui « StartHer » et est à l’origine de nombreuses initiatives telles que les « StartHer Awards » (anciennement Lady Pitch Night) et le baromètre de la Tech au féminin.

Baromètre 2017 de l’entrepreneuriat Tech au féminin (à retrouver en lien).

Aujourd’hui, l’écosystème est donc parfaitement adapté pour accueillir autant de startupeurs que de startupeuses. En attestent plusieurs success story, et pas seulement dans le monde du sport.

Par exemple, celle de Céline LAZORTHES, fondatrice du groupe Leetchi, aujourd’hui propriétaire de la cagnotte en ligne leetchi.com et de Mangopay, une solution de paiement sur internet pour les acteurs de l’économie collaborative.

La start-up Front, cofondée par Mathilde COLLIN, fait aussi office de géant : installée à San Francisco, la start-up a levé 10 millions de dollars en mai dernier… Son elevator pitch ?  Gagner en productivité et en agilité grâce à la solution Front qui permet de gérer en commun les boites mails collaboratives des entreprises. Ingénieux.

Des opérations en faveur du sport féminin à multiplier !

Depuis plusieurs années, des opérations visant à soutenir le sport féminin se développent.

Ainsi, cette année, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Ligue de Football Professionnel (LFP) et la FDJ se sont associées pour promouvoir le football féminin dans les clubs. Du 10 au 13 mars, se déroulait l’opération But pour elles : tous les buts marqués en Ligue 1 et en Ligue 2 ont été convertis en euros par la LFP, à hauteur de 500 € par but.

La somme récoltée permettra de contribuer au financement de projets de football féminin retenus suite à un appel à projets auprès des clubs de football et lancé le 9 mars avec le Fondaction du Football.

Avec un total de 64 buts, les buteurs de ces deux championnats professionnels ont permis de constituer une cagnotte de 32 000 € qui financera des actions en faveur du football féminin.

Coutumière des actions en faveur de la féminisation du sport, la Fondation FDJ a aussi lancé avec Ulule « Sport pour elles ». Il s’agit d’une plateforme de financement participatif dédiée aux associations françaises dont l’activité générale ou un projet donné encourage la pratique féminine ou mixte du sport.

En février 2017, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a aussi reconduit l’opération des « 4 saisons du sport féminin ». Lancé en 2014 pour développer les pratiques sportives féminines et leur exposition médiatique, l’opération s’articule autour de 4 temps forts répartis dans l’année. Par exemple, en 2016, le CSA, le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, le CNOSF (dans le cadre de la semaine « Sentez-vous sport ») et la Maison du sport s’étaient notamment mobilisés.

Retour sur le calendrier de l’édition 2016 des 4 saisons du Sport féminin

Autre opération dans le monde du sport, avec Le Football des Princesses. Cette initiative, menée conjointement avec le Ministère de l’Education Nationale et la Fédération Françaises de Football (FFF), vise à promouvoir la pratique du football féminin au sein des écoles et collèges.

Si ces opérations permettent de faire évoluer les choses, il est nécessaire qu’elles soient multipliées. Plusieurs signes encourageants incitent à amplifier ce mouvement en faveur de la féminisation du sport.

Par exemple, en 2015, le nombre de licences sportives délivrées à des femmes fut supérieur à celui des licences délivrées à des hommes : une première encourageante !